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Taxonomie, CSRD, bilan carbone | Neomag#67

L’Union européenne a engagé une transformation profonde de son économie afin d’atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Depuis l’Accord de Paris en 2015, l’UE déploie des efforts considérables pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et orienter ses flux financiers vers des investissements durables. 

L’année 2015 a marqué un engagement mondial pour limiter le réchauffement climatique. En 2019, l’UE a lancé le Pacte Vert pour intégrer la durabilité à l’économie, suivi d’un Plan de Finance Durable pour orienter les capitaux vers des projets écologiques. En 2021, le paquet “Fit for 55” a été introduit pour réduire de 55 % les émissions de GES d’ici 2030.

L’Union européenne a établi un Plan européen de finance durable, basé sur trois objectifs :

  1. Réorienter les capitaux vers des investissements durables
  2. Intégrer la durabilité dans la gestion des risques
  3. Promouvoir la transparence et une vision à long terme

Pour les mettre en œuvre, dix actions clés ont été identifiées. L’une de celles-ci vise la réorientation des capitaux vers des investissements durables grâce à la création d’une taxonomie des activités dites « vertes ». 

Qu'est-ce qu'implique la taxonomie ? 

Ce système de classification aide les investisseurs à identifier les projets alignés avec les objectifs environnementaux de l’UE. Il définit des critères stricts pour évaluer la compatibilité des activités économiques avec les six grands objectifs environnementaux européens. Les activités du secteur de la construction sont ainsi soumises à une évaluation rigoureuse selon ces critères.

Dans le secteur de la construction, cette classification impose des pratiques plus durables pour être éligible aux financements verts. Les nouvelles constructions, rénovations et choix de matériaux doivent respecter des normes d'efficacité énergétique, réduire l’empreinte carbone sur leur cycle de vie et intégrer les principes de l’économie circulaire.

La taxonomie offre une feuille de route pour un secteur de la construction plus respectueux de l'environnement. Ces nouvelles exigences représentent à la fois des défis et des opportunités pour les entreprises, qui doivent non seulement s'y conformer, mais aussi anticiper ces changements pour rester compétitives. 

Au-delà de l'obligation réglementaire, la taxonomie offre plusieurs avantages : elle aide les entreprises à se positionner sur le marché, à anticiper les futures réglementations et à intégrer les critères ESG dans leurs pratiques. Même les entreprises non directement concernées par la taxonomie, mais impliquées dans les chaînes de valeur des grandes entreprises, devront indirectement démontrer leur conformité à ces nouvelles exigences.
 

Tessa Marseille, Project Engineer, Seco Expert, certifications, sustainability

La taxonomie offre une feuille de route pour un secteur de la construction plus respectueux de l'environnement. Ces nouvelles exigences représentent à la fois des défis et des opportunités.

Bilan carbone et CSRD : exigences clés

Adoptée en 2022, la CSRD (ex NFRD Non-Financial Reporting Directive) impose des exigences strictes en matière de reporting extra-financier. L'objectif : fournir aux investisseurs, régulateurs, et consommateurs une information fiable et standardisée sur les pratiques environnementales, sociales, et de gouvernance (ESG) des entreprises.

Dans le cadre de la CSRD, le bilan carbone est essentiel pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'une entreprise. Il quantifie l'empreinte carbone sur l'ensemble des activités, incluant les émissions directes (scope 1), indirectes liées à l’énergie (scope 2), et indirectes sur la chaîne de valeur (scope 3), incluant les fournisseurs et l'utilisation des produits.

Les entreprises doivent intégrer ces bilans dans leurs rapports de durabilité, suivant des standards comme le GHG Protocol, et y inclure des objectifs de réduction et des actions concrètes. Cette transparence permet aux parties prenantes de mesurer l’engagement de l’entreprise et l’incite à réduire progressivement ses émissions.

Pourquoi la CSRD et le bilan carbone sont-ils importants ? 

L’intérêt de la CSRD et du bilan carbone va bien au-delà du respect de nouvelles obligations réglementaires. Pour les entreprises, ces outils sont devenus des leviers stratégiques dans un contexte où les exigences de durabilité des investisseurs et des consommateurs se renforcent. Les entreprises capables de démontrer leur engagement envers le climat se positionnent avantageusement face à une concurrence qui n’a pas encore intégré ces enjeux. La transparence apportée par la CSRD offre une opportunité pour les entreprises de prouver leur responsabilité environnementale.

Un effet d’entraînement dans toute la chaîne de valeur

La CSRD et le bilan carbone influencent au-delà des grandes entreprises directement concernées. Pour se conformer aux exigences de transparence sur le scope 3, ces entreprises solliciteront leurs partenaires, poussant ainsi les PME, même non visées, à démontrer leurs efforts en durabilité pour rester compétitives.

La directive marque une avancée vers une économie plus transparente et durable, incitant les entreprises à intégrer les enjeux climatiques dans leur stratégie. Bien que ces obligations posent des défis, elles créent aussi des opportunités pour les organisations qui sauront valoriser leur engagement écologique.

La CSRD et le bilan carbone préfigurent une nouvelle ère de responsabilité partagée, où transparence et action climatique deviennent des piliers de la compétitivité et de la résilience des entreprises.


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